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Les besoins auxquels le Beau-Tiers-lieu répond
Besoins :
Le diagnostic INSEE fait apparaître des
voyants au rouge dans toutes les dimensions, l’emploi, le logement, la composition
familiale, la santé. La situation est tempérée par les services de la ville
pour les personnes dans la précarité, la santé, les personnes âgées, les
logements, l’accès aux droits, avec le concours des associations. On constate
comme dit plus haut, l’inégalité structurelle de la Bottière Pin-Sec en
dotation d’équipements mais aussi de dynamique économique, d’activités de
quartier.
Aspirations :
Une aspiration formidable à une vie de
quartier s’est faite jour, au travers des ateliers de concertation de la ville
dans le cadre de L’ANRU. S’est exprimé de façon puissante et répétée un besoin
de convivialité, de rencontres, de place du village mais aussi une aspiration à
du divertissement et un équipement culturel. On pourrait résumer les aspirations
ainsi : accès aux droits, logements, commerces, activités, culture, place
centrale, accès aux biens, alimentation.
Implication et transition écologique :
A côté de cette expression s’est fait jour
une autre aspiration pour un autre mode de vie ou à un autre modèle de société,
vers du mieux-être, du qualitatif, plus de solidarité, d’entraide, mais aussi à
une plus grande implication dans la construction du cadre de vie,
l’organisation du quartier. Le tiers-lieu dès sa conception, jusqu’à sa mise en
place, est l’opportunité de rendre paritaire la composante habitante, en regard
de l’administration du quartier par la Ville et l’Etat, selon des modalités à
inventer pour répondre aux besoins et aspirations. L’occasion d’une fabrique du
territoire à plusieurs parties : Ville, Etat, porteurs de projets,
habitants. Une expérimentation de la transition qui implique la population.
Les acteurs du projet et sa gouvernance
Une structure porteuse : L’association Beau-Tiers-Lieu est à l’initiative du projet. Elle
réunit 17 porteurs de projets, le Conseil Citoyen Bottière Pin-Sec, des
habitants. Créée le 9 janvier 2020 (J.O du 1ier février 2020) elle
est reconnue par la Ville, la Métropole et la Préfecture pour porter le
Tiers-Lieu. Elle a pour objet de co-définir avec la collectivité et les
habitants les éléments de programme des locaux à construire et leur
organisation les principes de leur animation, leur gestion, ainsi que le
fonctionnement organique de ses activités, sa future gouvernance. A partir de
là, de choisir la conception architecturale du bâtiment du tiers-lieu. Elle
recrute une équipe pour établir un cahier de charges du tiers-lieu et pour
impliquer le quartier et tous ses acteurs.
L’équipe de travail : 3 salariés seront recrutés à
l’automne 2020. Des missions de service civique seront proposées à 2
volontaires.
Le groupe opérationnel : un comité de pilotage sur le terrain. Un partenariat a été établi pour le suivi du projet. Il réunit le collectif
porteur du projet (association Beau-Tiers-Lieu), la Préfecture, l’équipe de
quartier de la Ville de Nantes, le chargé politique de la ville de la
Métropole, des urbanistes. Le groupe supervise les opérations de conception et
montage, conseille sur la sensibilisation des acteurs du quartier. Il
accompagne et précise les modalités du projet : celles de sa gestion, de
son animation de sa gouvernance partagée.
Le projet global peut être porté à son terme dans le cadre d’un bail
emphytéotique par une SCIC : composée de collèges : porteurs de
projets, habitants et usagers, collectivités (Ville, Métropole, Département,
Région…) et qui permettrait d'optimiser les financements extérieurs (ceux du
Centre National du Cinéma en particulier), d'assurer la gestion ultérieure de
l'équipement.
L’offre de service
Le Beau-Tiers-Lieu a une ambition écologique sociale et populaire. De la
convivialité et des activités dans un seul lieu. A l’intérieur une grande halle de 400 m2 a pour fonction d’être un espace
de rencontres du quartier, dans la continuité de laquelle se distribuent des
offres à la fois accessibles et qualitatives concernant l’alimentation, le
réemploi, la culture, le vivre ensemble ; Enfin Le tiers-lieu souhaite rayonner sur l’ensemble du quartier avec deux
dispositifs envisagés : 2 kiosques d’information, journaux boissons petite
restauration sur les 2 entrées stations de tram ; et un outil
transitionnel ambulant, le Germinator.
Trois niveaux d’activités autour d’une
conciergerie :
L’ensemble
s’appuie à un 1er niveau sur des opérateurs pérennes tel que les
salles de cinéma, une grande salle polyvalente et deux moyennes, la
ressourcerie, la restauration ; à un 2ème niveau sur un
ensemble d’acteurs associatifs ; à un 3ème niveau sur une
dynamique de rotation d’activités selon les opportunités, les besoins, les
complémentarités, les partenariats.
Dans 1er cercle
d’activité, le projet est construit sur une base économique qui génère du flux, commerces de destination qui résistent dans le
temps : les 3 salles de cinéma en sous-sol, la ressourcerie, les services
de restauration, dont l’épicerie solidaire au rez-de-chaussée. Cette base
permet de prendre en charge une conciergerie dans le prolongement de l’espace
central sous forme de halle ; le café associatif y fait fonction
d’accueil. La halle peut se transformer ponctuellement en scène :
projections vidéo photo, cabaret populaire, prestations théâtrales ou musicales.
Un lieu avec à la fois des activités régulières et des événements. Le café
associatif la conciergerie, la caisse du cinéma, la ressourcerie générale, sont
ouverts sur cette halle de plain-pied avec la rue.
Sur un 2ème
cercle d’activité, une vie collective, associative ou ESS, liée au quartier s’agrège en résonance avec les axes de transition
du tiers-lieu : Ressourcerie , vêtements d'occasions, réparations de vélos
et petits-appareils ménagers, ateliers musique et cinéma, spectacle vivant,
dispensaire du mieux-être, café des enfants.
Sur un 3ème
cercle des locaux sont dédiés à un usage temporaire Il s’agit d’activités ou de résidences selon ce qui
parait opportun au développement du quartier. Une partie de cet espace peut
être organisée en coworking. Cette partie, la plus fluide du tiers-lieu,
entraîne un renouvellement, dynamise l’ensemble.
Accueil -
conciergerie du tiers-lieu : Elle s’organise
autour du collectif de programmation du tiers-lieu, structuré en collèges
(porteurs, habitants et usagers). Avec une équipe de bénévoles associatif, les
habitants, elle a pour mission la programmation des événements, d’accueil
d’information et d’orientation des publics, des usagers. C’est un lieu
ressource du quartier.
Quelques axes de prestations des porteurs de projets
Nous visons
une implication des habitants et acteurs associatifs dans un raccord à
faire qui ferait du quartier un biotope favorable et protecteur. Plutôt que la
simple juxtaposition d’activités, le but est d’articuler les porteurs dans
leurs complémentarités. L’alimentation n’est pas séparable de la culture, de la
convivialité, du vivre-ensemble mais aussi de la santé, du réemploi dans une
économie circulaire. Ce qui nous unit c'est une démarche proche de l'éducation
populaire autour d'un même objet.
Se
nourrir : Les offres sur l'alimentaire seront différenciées dans
le souci de faire glisser dans le plaisir des échanges, les usages alimentaires
préjudiciables vers des usages respectueux des personnes et de l’environnement.
Des offres qui mettent l'accent sur l'accessibilité des aliments, aussi bien
que sur leur qualité, le respect des équilibres environnementaux. Jardiner
ensemble, cuisiner ensemble, Manger ensemble. Pour se nourrir, être
heureux, échanger.
L’emploi : L’association nantaise de Territoires Zéro
chômeur de Nantes a choisi le quartier Bottière comme terrain d’une
expérimentation. Soutenant la dimension de solidarité et de résilience du
tiers-lieu, elle propose la création d’une entreprise de service sur des
missions de biens communs.
S’éclairer
et se chauffer : Nous avons associé au projet le porteur d’énergie
renouvelable CoWatt pour assurer l’indépendance énergétique et chauffage du
bâtiment avec panneaux photovoltaïques. Mais aussi pour sensibiliser une
échelle de quartier, à l’utilisation des toitures associant les propriétaires,
les accédants, les bailleurs.
Mieux-être
et santé : Le dispensaire du mieux-être Nantes-Est,
apporte des réponses individuelles et collectives en termes de soins et de
prévention. Le tiers-lieu se prête à des échanges qui concernent le mieux-être,
où l’on peut mettre à contribution aussi bien des professionnels que des
habitants dans une logique d’éducation populaire.
L’économie
circulaire, la prévention et la réduction des déchets du tiers-lieu, sont des piliers du projet.
L’espace ré-emploi (ressourceries,
ateliers de réparation, épicerie vrac, composteur) se déploiera sur une surface
de + 1 500 m2.
La culture : L’activité
cinéma sera outil de culture populaire aussi bien en tant qu’art qu’en tant que
débat sur des thématiques citoyennes. Complétés par des ateliers de pratiques à
l’image et musicales. Au sous-sol la grande salle polyvalente pourra recevoir
d’autres spectacles vivants : musique, théâtre, danse. Dans la grande
Halle du rez-de-chaussée d’autres événements seront programmés de façon ouverte
et ponctuelle.
Fabrique de territoire et recherche-action
Le Beau-Tiers-Lieu
a pour objectif de devenir un lieu ressource de la résilience des QPV dans
l’axe d’une transition sociale et écologique. Il s’agit avec la participation des habitants, de
renforcer le biotope naturel et humain du quartier sur plusieurs axes :
santé, culture, emploi, écologie, alimentation, réemploi, citoyenneté pour
offrir des conditions de développement, individuelles ou collectives, plus
favorables, en capacité de répondre aux pressions actuelles et aux crises à
venir (sanitaires, sociales, économiques, environnementales ou climatiques).
Par la mise
en place d’un lieu de ressources partagées : L’enjeu est de forger de nouvelles expertises sous des modalités de
culture populaire à la lumière des initiatives habitantes, usagères et
citoyennes, dans une dynamique d’intelligence collective.
Par une
recherche-action sur la
résilience de territoire en lien avec un laboratoire de recherche.
Pour observer comment se défend le quartier et ses habitants face aux
pressions ; observer les réponses apportées aux nouvelles pathologies
individuelles, sociales et environnementales ; forger des outils
conceptuels en confrontation avec les inventions du terrain ; Faire des
préconisations. Les partenaires : des habitants, l’équipe de
travail, l’association Beau-tiers lieu, une équipe de recherche universitaire.
Les
moyens : Une personne
chargée de préfiguration et fabrique de territoire sur 24h semaine en action,
aura pour mission de mobiliser l’intelligence collective à des actions de
préfiguration. Le second volet de sa mission sera d’identifier des experts
et un ou plusieurs laboratoires de recherche universitaire.
La
concertation entre Tiers-Lieu en lien
avec la Région, la Préfecture et les tiers-lieux existants. Pour capitaliser
les expériences, échanger les savoirs au niveau local et régional avec des
agences ou institutions locales.
Des indicateurs seront formalisés à
partir de la parole habitante et la participation des acteurs sur les
différents axes de la transition. Dans l’idée que la population accompagnée par
des experts participe à sa résilience et à l’objectivation de ses critères. Il
s’agit d’expérimenter de nouvelles pratiques, de les formaliser, de les
échanger.
Innovation
Ce projet embarque, dans sa gouvernance,
un équilibre entre les habitants/citoyens, les collectivités et les porteurs de
projet (associatif/privé) autour d’une résilience générale du
territoire. Il englobe toutes les dimensions de la transition
sociétale, économique, écologique et démocratique. Sa raison d'être s'articule
1) autour de réponses aux problématiques des individus dans toutes les
composantes de la vie quotidienne : alimentation, culture, consommation
responsable, santé/bien-être, convivialité/lien social, alimentation, réduction
de la fracture numérique. 2) la création de communs de quartier pour rendre son
biotope naturel et humain favorable. 3) la formalisation de son process selon des modalités
appropriables par d’autres territoires.
L'équipe de travail
Le collectif de 13 bénévoles dont est issu
l’association Beau-tiers-lieu assure la conception et la coordination du
projet. Il sera complété par 3 salariés (2,5 ETP), pris en charge par
l’association Beau-Tiers-Lieu ; puis
par 2 volontaires de service civiques sur des missions de
sensibilisation habitants.
Dans le détail, l’un des salariés à temps
plein assurera la
coordination générale, la conception et le suivi du montage du tiers-lieu. Deux autres personnes se partageront le volet
Fabrique de territoire sur la base de 24h/semaine chacun, pour impliquer les
habitants, pour l’animation d’événements, d’actions, pour mettre en place une
recherche-action et le futur lieu ressource sur la résilience de territoire.
Ces deux salariés encadreront les
deux volontaires de service civique pour la sensibilisation des habitants au
projet. Les porteurs de projets ont convenu de mettre ponctuellement à
disposition certains de leurs salariés et bénévoles sur le projet. Deux
professionnels, urbanisme et supervision relations humaines, conseillent les
administrateurs et l’équipe de travail.
Programme d’animations et préfiguration sur 3 ans
La réalisation de ce tiers-lieu est l’occasion d’expérimenter de
nouvelles formes de participation des habitants à la vie de quartier, de les
impliquer dans une dynamique qui dépasse la simple concertation. Avec un
recueil d’hypothèses, des débats, la participation à des activités concernant
tous les aspects du projet.
Voici les modalités envisagées sur plusieurs dispositifs de
sensibilisation :
1- Le café associatif : Accueilli par la ressourcerie Supermarché
du réemploi (porteur de projet du tiers-lieu) pendant plusieurs mois dans
l’ancienne friche commerciale. Il a pour fonction d’être un espace convivial
ressource du quartier. Le conseil Citoyen y tiendra sa permanence et ses réunions. Des rendez-vous
de l’équipe de travail Beau-tiers-lieu avec les acteurs et les habitants du
quartier pourront se tenir dans le café, comme cela était le cas depuis
quelques mois avec l’équipe bénévole.
2- La maison du projet comme l’un des lieux de la co-construction du
projet. Celle-ci est modulaire composée d’un espace commun, avec café
associatif, conciergerie, exposition des plans et maquettes.
3- Des événements, moteurs d’une émulation populaire : En parallèle de l’activité permanente
présentée dans le café associatif, il sera développé régulièrement des
événements permettant de mobiliser la population sur une fréquentation plus
importante (vide-greniers, cinéma en plein air, banquet populaire…). Ces
manifestations permettront un éclairage accru des activités sur un temps
festif.
4- Programmation d’un cinéma populaire : dans les salles existantes
(Le Radar au Pin sec et de la maison de quartier à La Bottière) les
dimanches après-midi en partenariat entre La sagesse de l’image – animation de
ciné-débats et le cinéma le Concorde (porteurs de projets du futur
Beau-Tiers-Lieu). L’été en extérieur.
5- Des outils de collaboration, de communication numérique et médiatique : Création d’une
mailing liste des personnes intéressées, de supports de communication
numériques (Blog, Facebook, etc..). Ainsi que d’outils collaboratifs,
accessibles. Participation à la création d’une radio ou d’une télé de quartier
spécifique.
6- Un dispositif ambulatoire de
sensibilisation et préfiguration (Germinator): sous forme de
caravane modulaire utilisable par les différentes personnes et acteurs (équipe
de quartier, animateurs d’activités, associations). Il se déplace sur tous les
points du quartier.